Escapade sur les routes des vins de Valence J1

Mercredi 13 juin, l'UFTM en goguette (1 bus, 3 voitures et 1 van tout de même...) part pour une découverte viticole de 2 jours dans les terroirs de l'appellation Valence. Adieu la côte, bonjour les vignes de la plaine de Requena et des vallées de Fontanars dels Alforins. Et deux de leurs viticulteurs inspirés, passionnés et passionnants, Rodolfo Valiente et Rafaël Cambra!

Cette escapade viticole réunit 27 amateurs au final après quelques inévitables mais toujours regrettables défections de dernière minute : Anne et Michel, Béatrice et Édouard, Robert, Claudy, Jeanine, Amandine et Jean, Josiane et Armand, Ingrid et Marc, Marie-Claire et Guy, Monique et Philippe S., Françoise et Maurice, Julia et Philippe L., Béatrice B. et Mario.

Et Philippe N., Henri-Claude et moi, arrivés les premiers sur site, un site gorgé d'eau et éclatant de couleurs après les pluies diluviennes de la veille...

Philippe est allé tester pour nous l'état de la terre et quelque chose me dit que nous n'irons pas nous promener dans les vignes de l'exploitation de Vegalfaro ce matin...

Pour l'instant, nous attendons le bus et le van...

... qui ne devraient pas tarder!

Les voilà!!!!! Quelle émotion!!!!!!

Et quel beau groupe... chaud comme la braise et prêt pour la dégustation qui va suivre...

La table aussi est prête et nous attend de verre à pied ferme...

... bien garnie de cocas locales, tortillas et plateaux de fromages et charcuteries.

Pour l'instant, les verres sont encore vides. Et l'assistance ne boit que les paroles de Rodolfo, le maître des lieux, qui nous présente la Bodega Vegalfaro, fondée en 99 avec son père, Andrés Valiente...

... copieusement traduit par Henri-Claude, qui n'hésite pas à rajouter des commentaires de son propre cru. Sacré Henri!!!

Vegalfaro puise ses vins autour de 2 terroirs. Celui qui nous entoure, un lit de rivière, à la terre grasse et argileuse, et celui, situé à quelques kilomètres de là, des parcelles d'origine de la Casa Alfaro, Los Balagueses, un sol calcaire, couvert de pinèdes, de plantes aromatiques et d'amandiers. La culture a le label écologique et ne tolère aucun intrusion chimique dans les sols. Seules les feuilles peuvent faire l'objet de pulvérisations pour lutter contre la polilla del racimo, une mite qui sévit dans les vignes de ces contrées...

Il est temps de passer aux choses sérieuses et de goûter Bobal, Syrah, Chardonnay, Macabeo, Moscatel et autres cépages présents dans les vins de Rodolfo et la dégustation du jour. Un espumante, deux blancs et deux rouges. N'hésitez pas à cracher les amis... Sinon, ce sera la cata... Ben, justement, C'EST UNE CATA (en espagnol, cata signifie dégustation... Vous l'avez, le jeu de mots....?).

J'arrête là mes explications... Si vous avez soif de plus de détails, je vous invite à vous adresser au club des oenologues et vignerons professionnels, Rodolfo, l'espagnol à gauche ou Armand, l'alsacien à droite, voire à des amateurs éclairés comme Philippe ou Patrick au centre...

... comme Henri-Claude n'hésite d'ailleurs pas à le faire avec le propriétaire des lieux, tandis que chacun dans la salle passe ses commandes de vin... Le bus a de grands coffres et beaucoup de caves sont vides à la veille de l'arrivée des familles et amis pour les vacances. Il faut en profiter...

Assez bu, mangé et acheté!!! Si nous allions découvrir l'arrière-cour et les secrets de fabrication de cette belle bodega? Pas cet ancêtre de pressoir mécanique...

... mais les grandes cuves, berceaux de fermentation des vins rouges de l'exploitation (celles où passent rapidement les blancs, minoritaires dans la production, sont de taille plus modeste)...

... les fûts de chêne d'1 ou 3 ans et d'âge indéterminé pour certains,...

et quelques amphores d'argiles microporeuses adaptées à la nécessaire respiration de certains crus. En parlant d'âge, la dernière amphore en terracota posée sur son support reproduit celle trouvée par des archéologues dans le sous-sol de la propriété Valiente de Los Balagueses, datant des Ibères et vieille de 2500 ans!!! Dingue, non???

La visite est finie... On s'arrache!!!!! (Plus facile à écrire qu'à faire, entre ceux qui réalisent qu'ils n'ont pas pris leur bouteille de rosé offerte en cadeau, ceux qui l'ont déjà prise mais ne savent plus où ils l'ont mise, ceux dont le/la conjoint(e) l'a prise sans leur dire, ceux qui la sortent du bus où ils l'avaient déjà rangée avec leurs bagages pour emprunter une des 3 voitures qui pourront accéder au centre historique de Requena, ceux qui ont oublié quelque chose dans la salle, ceux qui ont l'envie soudaine d'aller faire pipi ou d'y retourner au dernier moment, ceux qui...). Ensemble, on est peut-être plus forts... Mais pas vraiment plus rapides!!!

Il s'agit maintenant d'aller poser les valises et prendre les chambres dans les 2 hôtels de Requena où elle sont réservées, Doña Anita et La Villa.

Comme dans beaucoup de centres historiques de villages espagnols, et a fortiori dans une ancienne médina comme celle-ci, se faufiler dans le rues étroites est un défi, impossible à relever pour le bus et pas simple pour des non-initiés. Arrivés hier après-midi, nous avons pu reconnaître le terrain, au péril de la carrosserie de la voiture de Philippe. Par ici, impossible...

Par là, pas question...

Après un premier tour de voiture pour rien, nous avons tenté cette ruelle où, sur mes talons inconscients, la Volvo a failli rester coincée en diagonale dans le virage à angle droitissime du bout... Il fallait trouver un autre chemin... C'est une bonne âme espagnole (encore une!!!) qui nous a proposé de suivre sa voiture et nous donné LA clef pour sortir du piège et y rentrer de nouveau sans problème. Mil gracias señor!!!

Il est déjà près de 16h30 quand nous sortons de table après un déjeuner (pourtant léger car composé exclusivement d'un trio de salades mais très convivial et animé...) et le retour de Guy, parti au début du repas en quête du bus où il avait oublié des documents et porté disparu depuis lors (dans un village pourtant très restreint, mais où il ne faut pas partir dans le mauvais sens...).

Pas grave... Il ne nous reste qu'à visiter la vieille ville de Requena, en commençant par les grottes qui truffent le sous-sol de la place de la Villa et des maisons et rues adjacentes. Insoupçonnables de l'extérieur et découvertes, avec leur incroyable réseau de tunnels, de salles et d'escaliers, au milieu des années 70...

Datant de l'époque musulmane des XII et XIII siècles, les 22 grottes interconnectées dont une partie, comme celle-ci est ouverte aux visiteurs, servaient de caves à vins, de réserves de céréales, amandes, olives et huile...

...accessoirement d'abris, mais pas de cabines téléphonique, les amis...

Ah pardon... Ce sont des audio-guides... bien sûr!!! Où avais-je la tête???

Hé! Philippe!!! Un peu de respect tout de même... Ne fais pas la sieste dans ce qui reste de l'ossuaire de l'église d'El Salvador !!! Et puis, tout le monde sait qu'être superstitieux ça porte malheur, mais tout de même...

Revoilà les clowns de service dans le restau voisin, construit dans une cave lui aussi... On dirait qu'ils jouent à ressembler à des figures de cire du Musée Grévin...

Épuisés par leur dégustation matinale, quelques membres du groupe rejoignent leurs chambres pour une sieste réparatrice ou restent scotchés à la terrasse de Doña Anita autour de bières et boissons fraîches...

Hé ho!!! Qu'est-ce que vous diriez d'un peu d'exercice???

Pas grand chose... Juste une petite déambulation dans les ruelles de la médina, le long des incroyables parvis d'églises...

Santa Maria...

... El Salvador...

et sa double porte sculptée, à moins que ce ne soit celle de Santa Maria, va savoir...

...San Nicolas... et son musée archéologique du vin qui restera obstinément fermé même à l'heure d'ouverture affichée...

mais aussi, au pied de la forteresse de la ville... reconquise sur les Maures en 1238 ...

... dans ses petites rues décorées de plantes...

... de fleurs naturelles...

ou peintes...

et dont la moindre maison est porteuse d'histoire racontée en armoiries...

... ou en tableau mural!

Il ne nous reste plus qu'à visiter le musée de la soie, installé dans une très ancienne maison, devenue en 1740 le siège du syndicat des canuts de Requena. La ville était en effet, depuis le XVII siècle une étape importante sur la route de la soie passant par Valence, jusqu'à la décadence de cette industrie dans la deuxième moitié du XIX...

Plus de fabrication locale... Les magnifiques foulards sur lesquels certaines d'entre nous (que je ne nommerai pas) ont craqué, sont encore dessinés ici mais désormais made in India!!!

Sur ce, bonne nuit à tous... La suite de cette excursion à Fontanars dels Alforins (hier donc...) est un autre jour et vous en aurez des échos dans ce blog demain... peut-être. Si je ne me perds pas d'ici là dans une faille spatio-temporelle dominicale...

À suivre...