Escapade sur les routes des vins de Valence J2

Requena dort encore en ce vendredi 14 juin, mais à 8 heures du matin, tout le groupe est sur le pont pour un petit déjeuner matinal avant de rejoindre Fontanars dels Alforins à 80 kilomètres de là...

Un groupe en pleine forme, motivé, valise à la main ou sac à l'épaule, prêt à rallier le bus et les voitures déjà en bas après avoir transporté les quelques participants qui marchent plus difficilement.

Adios Requena!!! En espérant, si nous revenons un jour, ne pas retrouver un village en ruines...

Car malgré son héritage historique, la municipalité semble laisser beaucoup de bâtiments partir à vau l'eau... Et ça ne risque pas de s'arranger, avec toutes les maisons en vente, qui se dégradent lentement mais sûrement... en attendant un acheteur de plus en plus hypothétique. Celle-ci a peut-être du potentiel, mais il faut la foi ou beaucoup d'argent ou les deux pour s'y intéresser!...

Nous voici arrivés dans la Toscane valenciane, un territoire joliment vallonné entre Fontanars dels Alforins, Moixent et La Vall d'Albaida... Lorsqu'on tape sur Google Toscana valenciana, c'est cette première photo qui apparaît. Quand??? Mais quand peut-on voir ces paysages colorés? En novembre paraît-il. Il faudra revenir...

Aujourd'hui, c'est toujours très beau, très harmonieux, mais la terre sèche, qu'elle soit calcaire ou argileuse est omniprésente... Pour la plus grande inquiétude de notre hôte, Rafaël Cambra, dont une partie des parcelles, celles plantées sur des terres argileuses, porte des vignes en croissance normale, alors que les autres plants, situés sur des versants calcaires, restent désespérément maigrichons et ne donneront pas de récolte. Heureusement, les fortes précipitations de mercredi ont peut-être sauvé les vignes, qui étaient à deux doigts de mourir. À 25 ans, c'est à dire à la meilleure période de leur vie, celle où elles atteignent une vraie maturité et sont les plus fécondes... Ojalá!!!

Nous sommes chez l'un des plus emblématiques vignerons du collectif Terres dels Alforins, une association qui regroupe 11 bodegas de la zone. Chez Rafa Cambra, comme le proclame sa signature...

... qui nous accueille pour une dégustation de ses vins sous ce figuier spectaculaire.

Les voitures allant toujours plus vite qu'un bus, nous profitons de l'attente pour faire quelques photos des vignes. Et des rosiers qui ornent chaque extrémité de rangée. Ça sent bon, Philippe? Pas grave si tu ne sens rien, ces roses ne sont pas pour toi, mais pour les bichos en quête de pollinisation, qu'il faut détourner de la vigne...

Ces raisins sont grandioses et nous ne sommes qu'en juin!!!

Mais que font-ils tous les 2??? D'accord, Julia prend une photo sous un angle improbable...

Mais Philippe????? Toutes les hypothèses sont bienvenues... Henri-Claude pense qu'il vérifie le mode d'accrochage des branches... Moi, je ne sais pas. Mais j'espère qu'il ne démarre pas une partie de cache-cache... On te voit Philippe...

Voilà le bus qui arrive.

Il était temps, à force de faire le pied de grue, Henri-Claude a failli perdre une jambe...

Nous allons pouvoir commencer par les 2 blancs qui ouvrent le ban...

Un Mallaura, assemblage pour moitié de Malvasia, et pour les 2 quarts restants, de Sauvignon et de Chardonnay, élevé pendant 10 mois en fûts de chêne, après presse pour le premier et macération pour les 2 autres. Servi pas trop frais, car considéré comme un vin d'hiver et se buvant comme un rouge... Étonnant et rare, même si sa spécificité ne semble pas avoir plu à tout le monde...

Suivi d'un Soplo blanc, un assemblage de Malvasia et de Viura, dont le souffle floral fait presque l'unanimité dans les rangs, même pour les moins fanas de blancs...

Quant au premier des 2 rouges, Forcallà de Antonia, Henri-Claude m'a soufflé un commentaire, dispensé par Rafa mais que je n'avais pas retenu... Et pourtant, notre hôte prend le temps d'expliquer chaque vin, et en français s'il vous plait!!!.. Ce qui enchante l'assemblée...

Donc, saviez-vous qu'il existait des cépages oubliés? La Forcallà qui constitue 100% de ce vin, d'où son nom, en est un... Endémique de la région, son absence de "couleur" ne plaisait pas aux consommateurs qui longtemps ont préféré les vins plus raccoleurs (voire raccouleurs... ou même putassiers, n'ayons pas peur des mots...). La mode a changé et la Forcallà est revenue en grâce... Et pourquoi de Antonia? En l'honneur d’une femme forte, l'épouse d'un restaurateur de Fontanars dels Alforins, récemment décédée d'un cancer... Une délicieuse attention pour un vin délicieux... Le public est sous le charme, même celles qui ne boivent pas...

Uno est le dernier rouge que nous dégustons avec gourmandise, 100% Monastrell donc méditerranéen, et assez puissant, un vin de réserve, élevé 14 mois en fûts de chêne.

La dégustation bat son plein... Il faut dire que tout est raffiné, sous le figuier de cette Toscane valenciane, Rafa, ses vins, les plateaux de charcuterie et de fromage, et même le pain... Moment de grâce… Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté... (Quelqu'un a déjà écrit ça, non????)

...À part un petit incident de parcours, trois fois rien, Robert qui fait un faux mouvement sur mon passage et qui lâche son verre, prétextant que je lui ai collé une décharge électrique comme il y a quelques jours, au pauvre cheval de Vall de Cavall... Détends toi Robert!!! Ce n'est pas parce que je me suis rapprochée qu'il faut tenir ton verre à deux mains...

Cette table dressée sous le caroubier n'est hélas pas pour nous. C'est l'anniversaire de Rafa Cambra aujourd'hui (c'est aussi, et pour une fois je vous jure que c'est vrai, celui de Didier!!!) et il attend une vingtaine d'invités.

La cata se termine par une visite rapide des cuves et des chais...

... de toute évidence très à l'étroit dans les locaux actuels...

Derniers achats de vins, transports de cartons dans le bus et les voitures.. Tout le monde s'affaire... Les premiers invités arrivent…

Merci Rafa pour ce moment et la qualité de ton accueil!!! On reviendra, c’est sûr manger sous le caroubier! Et bon anniversaire! Enhorabuena!

Quant à nous, nous enfourchons nos fiers coursiers pour une dernière visite, celle du village Ibère de La Seña en haut de la Bastide de Les Alcusses.

Blague à part, pas question de lambiner. Nous sommes en retard sur le programme et les fonctionnaires qui administrent le site n'ont pas, mais pas du tout, l'intention de prendre leur déjeuner passés 14 heures... Ils nous concoctent une sombre histoire de route fermée à partir de 13h45. Et nous laissent en tout et pour tout 3 gros quarts d'heures pour visiter les ruines et profiter du paysage... Quand on pense qu’elles nous ont on attendus plus de 2500 ans . Quelle pitié !

Ils exagèrent tout de même...

Certains ont jeté l'éponge... Il fait trop chaud pour courir... On n'est pas bien, là, au soleil???

Seule Marie-Claire a su faire preuve d'opportunisme et profiter de sa maîtrise de la langue espagnole et du passage furtif d'un guide pour visiter la maison ibère reconstituée. Les photographes, eux, se sont dépêchés de photographier et reviennent déjà vers le parking...

Euh... Je ne voudrais pas vous déranger... Mais il y a des hôtels pour faire ça et vous allez rater le bus de 13h45 les amis...

Tout n'est pas perdu... Nous avons réussi à rejoindre Fontanars dels Alforins, pour le dernier repas avant retour sur Moraira!

... où, pour une fois, le bus arrivera avant nous. Il ne fallait pas passer par l'autoroute...

L'escapade sur la route des vins de Valence s'achève. Retour à la vraie vie des embouteillages et des accidents...

Mais c'était bien... Et on recommencera, c'est sûr!

À suivre...