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Sur les chemins du Sénégal J4

  • Photo du rédacteur: catherineyautier1
    catherineyautier1
  • 6 mai 2024
  • 8 min de lecture

Départ tôt ce dimanche matin 5 mai. Pas pour aller à la messe, mais pour profiter de notre sortie en brousse avec Christophe, un guide ornithologique. Et c'est bien connu, les oiseaux se lèvent tôt...

La preuve… Même au Lodge, les oiseaux sont là dès potron-minet, comme dirait je ne sais plus quel homme politique. Les hirondelles font de la balançoire sur les cordes du ponton…


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Un gymnogène ébouriffé par le vent joue les vedettes devant la salle du petit déjeuner… 

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Et un des nombreux chats de l’hôtel a décidé de faire un peu de rangement…

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Bref, c’est un matin comme les autres sur le bord du fleuve Saloum.

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Est-ce cette pirogue ou une autre qui nous promènera ce soir? Je ne sais pas. Mais pour l’instant, place à la brousse du côté de Sokone.


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Nous y sommes... Mais où sont les oiseaux???

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Ils sont tous restés au Lodge? Où Didier, qui a pris sa matinée, se régale avec le ballet d'un suimanga ?

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Mais nooooooooooon!!! Amis belges et français, les piafs sont là et le festival peut commencer avec ces 2 rolliers d'Abyssinie, concentrés sur leur chasse

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Décidément, le rollier d'Abyssinie est au rendez-vous fixé par Christophe ce matin!!! Tellement photogénique que je ne résiste pas au plaisir de vous en infliger un 3ème...

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Dès que l'on quitte la plaine et ses quelques arbres pour la forêt plus dense, pas simple de voir les oiseaux dans cette nature échevelée. Il faut avoir l'oeil de Christophe et sa connaissance de leurs chants qui lui permet de les identifier à l'ouïe avant de les repérer autour de lui... Puis de nous les montrer sur son livre des oiseaux du Sénégal et de la Gambie, un livre dont un touriste lui a fait cadeau et qu'il consulte avec fierté et dévotion...

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Ne cherchez pas sur cette photo... Il n'y a rien, ou plutôt, on ne peut rien y voir. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'y cache pas quelques spécimens en train de vous regarder...

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Et là? Vous le voyez le touraco gris? Non? et pourtant il y est, en dessous de la première branche oblique à gauche de la photo... Le touraco gris promène beaucoup son bec jaune dans la zone...

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Bonne pioche aussi avec ces 2 espèces de guêpiers, guêpiers nains et ici, guêpiers à gorge blanche. Des oiseaux qui figurent parmi les plus élégants de la création animale, ce qui ne les empêche pas de se nourrir d'insectes en vol, qu'ils ramènent sur leur branche, avant de les y assommer et de les engloutir avec voracité...

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Au palmarès de cette matinée, des coucous du Sénégal, tête blanche, ailes brunes, des perruches à collier, une autre espèce de rollier, le rollier varié (les oiseaux sont comme les ethnies, on n'a jamais fini de compter leurs différentes espèces, et je ne vous parle pas des sous-espèces intra-spécifique, comme dirait Didier...), des choucadors (merles métalliques à longue queue), des vanneaux comme s'il en pleuvait (le vanneau s'appelle d'ailleurs également pluvier je crois), vanneau éperonné, vanneau du Sénégal, vanneau à tête noire plus rare, des alecto à bec blanc, des callaos à bec rouge ou à bec noir, des palmistes africains (un rapace qui vit dans les palmiers), des capucins nonette, des astilds queue de vinaigre (je vous jure, ces noms...), un martin-pêcheur pygmée, etc... etc...

Ah non, c'est pas fini... Des corvinelles à bec jaune que nous avons vues mais pas photographiées (trop remuantes). Heureusement que Didier avait fait le job lors de sa reconnaissance! Car c'est un oiseau rare...


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Des hérons crabiers chevelus au sol...

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... des aigrettes intermédiaires en vol...

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Je vais arrêter pour cette fois sur les oiseaux. Sinon, je risque d'en dégoûter certains...

D'ailleurs, il n’y a pas que des oiseaux dans la vie et dans la brousse! Ce matin, nous n’avons pas croisé beaucoup d’espèces dépourvues d’ailes. Deux seulement en fait, mais mémorables…

Des babouins d’abord. Que dis je des babouins? Une armée de centaines de babouins. Difficiles de les compter à la vitesse à laquelle ils cavalaient et compte tenu du nombre de petits agrippés au dos de leurs mères (ç’aurait été encore plus compliqué pour des vervets ou singes verts qui cachent leur petit sous leur ventre). Un véritable exode de babouins… Il faut dire que les ravages qu’ils font dans les champs ne les rendent pas très sympathiques par ici. Mais c’est leur territoire et ils reviendront demain ou même ce soir…


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Et un gros sac tout flasque posé sur la branche horizontale d’un arbre. C’est du moins ma première impression quand je le découvre en levant les yeux alors qu' Henri-Claude et moi sommes à la recherche du gonolek de Barbarie qui chante dans cet arbre. Mais c’est un varan du Nil de près d'1,50m que nous découvrons en pleine sieste.


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À moins qu’il ne s’y cache pour échapper aux babouins qui adorent le varan au petit dej d’après Christophe qui nous rejoint avec Gabrielle et Jean-Marc. Trop c'est trop. Fatigué d'être mitraillé, et sans crier gare, la bête se laisse lourdement tomber au sol comme le sac qu’il n’est pas et se carapate dans les fourrés. Coup de bol, il n’y avait personne dessous!!!


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Maintenant que j'y pense, nous avons aussi aperçu au loin des patas, les singes locaux, qui se faufilaient entre les nombreux anacardiers de la zone. Les patas raffolent du fruit de l'anacardier... Un arbre très cultivé par ici, et dont le fruit rouge se mange en confiture. Mais pas de quoi se réveiller la nuit ou lancer une exploitation...

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Non, ce qui donne sa valeur à l'anacardier, c'est la queue de son fruit (ou sa protubérance, ça dépend dans quel sens on le regarde...) , qui une fois débarrassée de sa gangue et du suc toxique qu'elle contient, puis passée au four et à la poêle, donne la délicieuse noix de cajou...


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Certaines partie de cette brousse sont en effet cultivées, entre papayers, potagers de piments, gombos, oignons, et surtout manguiers et anacardiers. Et donnés en fermage à des ouvriers agricoles, comme ce gars de Guinée-Conakri


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dont la maison doit se résumer à ce lit de fortune.

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Plus loin, la palmeraie de Keur Sambel est le royaume des palmiers dattiers et du vin de palme, auquel nous avons failli goûter.

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Mais la concierge était dans l'escalier, ou plutôt en haut de son palmier et nous n'avons pas eu la patience d'attendre...


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Salut ma belle! Time to go! Le marché du dimanche de Sokone nous attend... En plus, nous sommes partis à pied depuis une heures en oubliant gourdes et chapeaux dans la voiture, et nous sommes pressées de la retrouver...

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Midi sonne et il fait bien chaud dans les allées du marché de Sokone...

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Même l'ombre manque de fraîcheur, ce qui n'empêche pas tout le monde de s'activer...

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... ni les femmes de parler chiffon, à des années lumière de la blonde en sous-vêtement accrochée à son fil au dessus de leur tête...

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... ni Gabrielle d'acheter quelques mangues du cru (qui se révèleront plutôt décevantes...)

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Le beurre de karité sent toujours aussi mauvais, et la chaleur ambiante n'arrange rien...

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Il n'entre pas heureusement dans la composition de ces balles de savon local, peut-être fabriquées à partir d'arachide... Mais je ne me souviens plus...

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Ça par contre, c'est un camion bourré jusqu'à la gueule de sacs de paille et de fourrage, destinés comme beaucoup d'autres à partir pour Dakar. Ils serviront à nourrir tous les moutons, brebis et béliers qui seront sacrifiés à la prochaine Tabaski dans 2 mois à peu près...

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Voilà le marché aux bestiaux justement. Une transaction vient de se conclure...

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Les bêtes les plus prisées et les plus chères sont ces zébus mâles, d'autant plus inestimables que leur bosse est grande et leur couleur sombre...

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Un dernier portrait (pas facile d'obtenir le consentement du modèle en pays musulman...),

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 Une dernière photo de la mosquée... Et retour à l'hôtel. Nous sommes en train de fondre sur place...

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Une longue pause s'impose avant de repartir pour notre programme de l'après-midi. Toujours avec Christophe et cette fois en pirogue...


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Quelque chose me dit que nous allons encore voir des oiseaux... Chouette!!!

On est bien sur ce fleuve où souffle un zef délicieux...

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et où nous ne sommes pas tout à fait seuls à naviguer.

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Dans les bolongs, les petits bras d'eau du fleuve, la mangrove se resserre. Les palétuviers sont en fleurs. Il est loin le temps où on coupait leurs racines pour naviguer moins à l'étroit. Du coup, les abeilles reviennent dans des ruches installées le long de la mangrove. J'aimerais bien goûter du miel de palétuvier, moi... Pas vous?

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Mais avec tout ça, où sont les oiseaux???

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Ils sont là, sur les berges et on peut compter sur Christophe pour ne pas les rater...

Voici l'anhinga au long bec emmanché d'un long cou, un cormoran qui se prend pour un serpent, et nous regarde de haut...

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Le grand cormoran est moins bégueule mais il a quand même mis sa tenue de smoking.

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Et le guêpier de Perse fait le guet sur sa branche.

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Henri-Claude est content... Les oiseaux, il adore ça!!!

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Moi aussi... Ce que j'aime tout particulièrement c'est quand Didier m'explique les espèces... "Tu comprends, quand la diagnose n'est pas suffisamment évidente pour qu'il y ait spéciation, on parle de variation intra spécifique ou de variation intra sous-spécifique".

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Et nous voilà propulsés d'un coup en Amazonie, au plus profond du plus profond de la mangrove. Mais Didier a oublié sa machette et nous n'irons pas plus loin.

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Demi-tour vers l'île au coquillages, où nous débarquons,


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Selon Christophe, elle abritait des chasseurs cueilleurs il y a 4000 ans. Peut-être un peu excessif comme datation, mais les tessons de poteries sculptées qui se mêlent aux millions de coquillages du chemin témoignent qu’elle était habitée du temps des arrières arrières arrières arrières arrières arrières grands pères des baobabs actuels...

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... pourtant déjà bien vieux...

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Les baobabs fournissaient le couvert, avec leur pain de singe, et le gîte, même funéraire: c’est dans leur tronc creux qu’on enterrait les morts.


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Laissez-moi sortir!!!!


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Quelle paix, quelle sérénité! Je suis à deux doigts de regretter de n'être pas une chasseuse cueilleuse du Paléolithique , moi!!!

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Mais revenons au temps présent, où nous devons quitter l'île...

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reprendre la pirogue et affûter nos appareils photos

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pour aller assister à la cérémonie du coucher des oiseaux peu avant celui du soleil...

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... en compagnie de 2 ou 3 autres pirogues.

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À 18:30, nous sommes sur zone (comme dirait Didier). Un bras du fleuve à l’abri du vent au milieu duquel un îlot de palétuviers forme comme un gros rond-point aquatique. C’est le nichoir le plus couru à des vols d’oiseaux à la ronde, le dortoir préféré de tout ce qui porte plume dans cette partie du Saloum…


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Des dizaines d’aigrettes intermédiaires, de hérons garde-bœufs, de grands cormorans et cormorans africains, d’aigrettes des récifs reconnaissables notamment à leurs pieds jaune orangé, et quelques aigrettes garzettes y ont déjà pris leurs chambres quand nous arrivons.

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La cohabitation est parfois un peu difficile, même entre membres d'une même espèce. J'étais là avant, moi madame... Et moi, j'ai TOUJOURS pris cette chambre!!!

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 Les arrivées se succèdent inlassablement en vol dispersé ou en escadrille. 

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Certains déménagent à la cloche de bois par la porte et reviennent par la fenêtre.

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Pour ajouter au vacarme ambiant, des escadres de martins-pêcheurs pie passent et repassent autour de l'île en faisant le maximum de bruit possible.

À 19:15, des commandos d’aigrettes ardoisées, à la couleur plus sombre que que leurs cousines des rivages, mais plus petites, débarquent en force de tous les points cardinaux. 

À 19:20, des formations de bombardiers pélicans commencent à survoler la zone en tentant l’atterrissage avec leurs pieds de plomb avant de re-décoller pour certains, chassés par les cris de leurs voisins de chambre. 


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À 19:25, les ibis sacrés font leur apparition et fondent sur les perchoirs encore vides (ou pas, si on en juge par les piaillements et les remous dans les branchages).

À 19:30, le niveau sonore est à son maximum, l’obscurité est tombée, les oiseaux continuent d’arriver, on ne voit plus que des taches blanches, tous les autres occupants étant fondus au noir. C'est l'heure de rentrer pour nous. Mais pour les oiseaux de Toubacouta, la nuit ne fait que commencer...

C'est aussi l'heure pour moi d'aller au lit après l'étape de liaison qui nous a conduits aujourd'hui lundi à Tumbacounda

A suivre...


 
 
 

3 commentaires


cbailliez
08 mai 2024

Dès potron minet ou dès potron jaquet. Bon séjour les amis. Profitez bien du Sénégal 🇸🇳

Sommes en Italie du Nord


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Clarence Vandecapelle
Clarence Vandecapelle
07 mai 2024

Je ne vous connais pas Catherine mais effectivement vous avez une très jolie » plume « pour parler de ses magnifiques oiseaux .

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harold lannoy
harold lannoy
07 mai 2024

magnifiques photos, quelle belle aventure.

Catherine, tu as vraiment une très belle plume;

Un très beau cours d' ornithologie!

J' attends chaque jour de vos nouvelles.

Bonne continuation.

Bien amicalement,


Harod

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