Sur les sentiers de Fontilles

Mardi 5 septembre, pleuvra? pleuvra pas? La météo annonce un ciel couvert et de légères averses matinales... Sans se rendre compte que 24 personnes se sont déjà inscrites à la rando facile programmée par Henri pour l'UFTM autour de Fontilles. Ben tant pis... Fuck la météo !!! On y va quand même... De toutes façons, comme disait ma grand-mère, ce n'est que de l'eau et on n'est pas en sucre!!!!

Nous sommes 23 finalement présents sur la ligne de départ : Guy et Clémence, Anne et Michel, Fabienne, Brigitte et Didier, Cathy et Yasmin, Denise, Béatrice et Marc, Baudouin, Pascale et Jean-Marc, Marie-Odile, Nina, Virginie, Philippe, Suzanne et Keith et nous deux. L'air est tellement lourd et chargé d'humidité que le crachin qui tombe par intermittence nous rafraîchit plus qu'il ne nous gêne...

Les sentiers sont un peu détrempés et glissants mais praticables, et de toutes façons, le groupe passe son temps à s'arrêter pour grappiller des figues et du raisin.

Retour sur le bitume pour la traversée de Campell, ce village bateau dont la proue pointe fièrement vers la mer au loin. Une mer dont on sait qu'elle est bien là-bas mais qui demeure pour l'instant invisible, engloutie dans les nuages.

Il en faudrait bien plus pour nous miner le moral...

Nous, quand le ciel est plombé, on marche sur les étoiles!!! Hein, Denise???

Quand la journée fait grise grise mine, on la colorise avec des décorations villageoises en boîtes d'oeufs recyclées...

Et on glane de plus belle... Cette fois ce sont des pêches qu'il serait péché de ne pas pêcher... merci Pascale.

Quel beau village que Campell! Le décor parfait pour une fine équipe européenne comme la nôtre : 13 français (photographe inclus), 8 belges, 1 allemande et 1 anglais d'origine écossaise.

Les rochers n'ont qu'à bien se tenir...

Euh... nous aussi, il faut parfois bien nous tenir... Gaffe, ça glisse...

Mais quelle est cette curieuse petite construction?

Un ancien pavillon de musique (comme en témoigne la clé de sol qui pointe en haut de son toit), transformé en abri pour visiteurs de passage...

... par ce charmant baba cool...

... qui nous accueille au milieu de son royaume, au pays des mille et un cairns.

Nous sommes très souvent venus Henri et moi admirer ces sculptures de pierres défiant les lois de la gravité mais c'est la première fois que nous rencontrons leur créateur et le maître de ce petit bout de forêt enchantée à la lisière de Fontilles.

Car nous arrivons en effet au but de cette randonnée : le sanatorium de Fontilles, qui était en fait une léproserie, la dernière léproserie d'Europe, ouverte en 1909 et toujours en activité, même si elle n'accueille désormais pratiquement plus de lépreux. Le mur, construit tout autour à flanc de montagnes dans les années 20 pour protéger les populations voisines des risques supposés de contagion, est toujours là, même si quelques brèches permettent de pénétrer sur le site autrement que par la porte d'entrée.

Mais dans la première moitié du XXème siècle, quand on rentrait à Fontilles, c'était pour ne plus en sortir... On y célébrait des mariages, il y avait un orchestre et une équipe de foot, et on pouvait profiter de la nature environnante mais c'était bel et bien une prison de plus de 70 hectares...

Aujourd'hui, on y fait des recherches sur la lèpre et certaines maladies tropicales, on y trouve aussi un hôpital gériatrique et une maison de retraite. Et c'est une étonnante enclave du passé blottie au milieu de nulle part, un lieu paisible et romantique où l'imagination et les fantômes règnent en maîtres sur des bâtiments assoupis et des jardins oubliés... (et réciproquement)

Jugez plutôt...

Comme dirait Nina...

"Il y a du potentiel..."

Je vous laisse méditer ce commentaire...

... n'ayant, de mon côté...

...pour une fois, rien à dire....

... sur ces constructions

... que je vous propose d'admirer en silence!

C'est aussi et surtout un endroit qui se prête à la déambulation... Du moment, comme dit Pascale, qu'on a bon pied bon oeil... Elle est caustique, Pascale...

Oh! encore des touristes!!! Ah mais c'est nous!!!! C'est qu'on s'oublierait presque dans un endroit comme celui-là...

Didier!!! un peu de respect...

San Francisco de Borja te regarde....

Ah, c'est lui? Je me demandais aussi qui était ce gars, à droite de Baudouin...

En tous cas, là haut, c'est Clémence qui ne voit rien venir...

ou plutôt qui hallucine devant les deux cow-boys de ce spaghetti western improbable : Duel à l'ombre de Fontilles... à moins que ce ne soit Mon nom est personne mais je me soigne...

Il est temps que je m'arrête, moi, je commence à délirer...

Comme celui qui a rédigé dans un espagnol approximatif et phonétique ce panneau d'interdiction, planté à la sortie de l'enceinte de Fontilles, qui, en français, pourrait se traduire par quelque chose comme :

UNTAIRDI

JETER - GRAV

AS - SANXION

SAN LIMITE2

Qu'on se le dise!!!!

Et à table tout le monde, au restaurant Alahuar au dessus du village de Benimaurell!!! La léproserie ne nous a décidément pas coupé l'appétit... creusé au contraire par notre marche de 4 heures (on a pris notre temps...) pour 7,5 kilomètres et 220 mètres de dénivelé.

Adios amigos et à suivre pour de prochaines nouvelles aventures...