Sur les sentiers de la Segaria

Mardi 14 mars, soleil et ciel bleu sont au rendez-vous. Pas question de rester enfermés. Ne manque plus que l'idée d'une randonnée mais ce n'est pas le genre de chose qui arrête Henri... Pourquoi pas le tour du massif de la Segaria? Ce n'est pas loin et cela fait longtemps que nous voulions mettre au programme cette sierra dont la silhouette de femme endormie qui domine l'autoroute en provenance de Valence nous signale que nous approchons de notre destination...

Bon, ben, on y va alors? Qu'est-ce que tu en penses, petit bonhomme en bois de la forêt enchantée???

Le début de la boucle emprunte étonnamment un canal maçonné de collecte d'eau, sans doute assez ancien, qui déroule sa mini avenue à flanc de montagne. Praticable la plupart du temps, mais parfois un peu fragilisé par le temps...

Oups! Je n'y suis pour rien je le jure....

Le confort et le terrain plat n'ont qu'un temps. Et nous voilà rattrapés par la patrouille de la pente. On nous annonce un peu plus de 500 mètres de dénivelé positif, il va bien falloir grimper un jour ou l'autre...

Notre premier objectif, ce sont ces antennes tout là-haut.

Mais notre regard est vite attiré par un groupe de bouquetins avec des petits, qui passe de rocher en rocher. Vous les voyez? Eux aussi nous voient. Mais ça n'a pas l'air de les inquiéter...

D'ailleurs, ils ne sont pas seuls. Un second groupe, beaucoup plus important, les suit, à bonne distance. Pas plus inquiets que leurs éclaireurs et tout aussi curieux. C'est fou! Cela fait plusieurs années que nous marchons dans l'arrière-pays, et seulement quelques mois que nous n'arrêtons pas de voir des bouquetins, des arruis et des mouflons... Cette fois-ci, même le son de leurs bêlements parvient jusqu'à nous.

On en oublierait presque le paysage, qui vaut pourtant le coup d'oeil. Sur cette photo, on voit au loin les 2 bosses du Penyo Roig qui surplombent le début de la Vall de Laguar où l'on devine au fond à droite les villages de Campell, Fleix et Benimaurrel... Et au premier plan de gauche à droite, les villages d'El Rafol, Sagra et Tormos.

Et quand on se tourne vers le sud, c'est le Montgo qui accroche l'oeil sous un ciel dont le grand angle accentue l'effet spectaculaire.

Nous avons atteint la crête et la côte se déploie sous nos yeux ébahis jusqu'à Cullera.

AAAAAAAAAAAAAAAAAA TAAAAAAAAAAAAAAAAAAAABLE!!!!

C'est l'heure du casse-croûte...

Et c'est reparti, une fois passées les antennes, pour la deuxième moitié de la rando. Sur un terrain particulièrement accidenté, où on pense avoir entamé la descente, alors qu'on se retrouve en train de monter... Dingue, non?????

Là, je monte...

Mais ça, nous l'avons descendu....

Et cette chaîne nous a servi, d'abord à la montée, puis à la redescente.

Et là, Henri, il monte ou il descend??? En tous cas, il m'a laissé ses bâtons. Donc, il monte avec les mains et je l'attends en haut. Ça va? Vous suivez?

Les fleurs, elles, nous regardent passer...

Voilà les premières mauves dans une robe de printemps signée Lacroix dont l'association anis, pourpre et blanc légèrement rosé nous ravit...

... l'Aphyllanthe ou oeillet de Montpellier, égaré sur la Segaria pour notre plus grand bonheur...

... la gessette ou pois breton, qui n'est venue ni en taxi ni en sabots mais rougit de plaisir sous le soleil

... la salsepareille aérienne qui est venue sans son Schtroumpf...

... et, toujours aussi élégant, l'asphodèle ramifié...

... et géant. Ils sont tellement nombreux au bord de ce chemin que nous l'avons rebaptisé sentier des asphodèles géants.

Et la descente continue, vers la Font de Catala

... au dessus des rizières inondées de Pego

... au pied des falaises de la Segaria (mais où sont les indiens?????)

... et le long de ce cairn géant. Comment tient-t-il? Mystère... Il faudra juste se rappeler de ne pas être là le jour où le rocher du dessus tombera... En attendant, ne traînons pas...

Le tour de la Segaria n'est peut-être pas un long fleuve tranquille mais c'est un chemin qui donne l'impression de ne jamais finir...

... même quand l'autoroute et son bruit se rapprochent!

Dernière halte à la Cova Fosca, profonde de plus de 25 mètres, sans doute une grotte funéraire du Néolithique où on a découvert des fragments de céramique, d'outils en bronze, de canettes de Coca Cola et de graffitis rupestres ... No comment....

Salut la Segaria... Voilà une future randonnée pour notre association. Avec ses 5 heures 30 de marche, pour 13 kilomètres et 500 mètres de dénivelé, elle méritera un pique-nique et le classement en rando "difficile"...

Un déjeuner tardif nous attend avec au menu notre récolte du jour...

... les premières asperges sauvages de la saison, qui seront délicieuses préparées en omelette!!!

Bon appétit et à suivre...