Sur les sentiers de Pego, le Barranc del Pintor

Mardi 21 février, c'est Mardi Gras. Mais c'est aussi jour de rando à l'association francophone de Teulada Moraira. Au programme, le parcours assez engagé et très minéral du Barranc del Pintor au dessus de Pego, que nous avions reconnu le 3 février dernier sous un soleil resplendissant. Notre petit groupe de 11 marcheurs a moins de chance avec la météo. A la place d'un temps alternant soleil et nuages, c'est un ciel plombé qui nous accompagne tout le long de la randonnée, se permettant même quelques gouttes de pluie (quel toupet!). Et qui attend pour se dégager et laisser briller un soleil généreux que nous soyons redescendus dans la plaine. De qui se moque-t-on???

Ce n'est quand même pas ça qui va nous empêcher de marcher en tee-shirt... ni en peloton de quatre par quatre prêts à bondir, encadrés par une avant-garde de deux fonceurs largement hors champ et un photographe en arrière-garde...

Les genoux de Bernard n'avaient pas apprécié la descente finale lors de la reconnaissance. Du coup, nous prenons aujourd'hui la boucle à l'envers, et nous commençons par une longue montée sans véritable difficulté.

Petite pause hydratante, en vrac dans la pente...

Et si je faisais les présentations? Pour une fois que tout le monde est dans le champ, aligné et de face... Donc, let me introduce to you de gauche à droite: Bernard, ma pomme, Marie, Chantal (une habituée longtemps perdue de vue), Philippe (un petit nouveau), Pierre dit Peto, Martine, Françoise, Daniel (nos amis de Tibi) et re-Daniel (re-un habitué longtemps perdu de vue). Le seul hors-champ est bien sûr Henri.

Toute la zone a souffert des incendies du mois d'août dernier, et même si les margallós, ces petits palmiers qui poussent partout à flanc de montagne, ont déjà bien récupéré, mettre ta main sur ce tronc n'est peut-être pas la meilleure idée de la journée Philippe...

Noir, c'est noir!!!

Et en parlant de noir, voici la cova negra (la grotte noire) qui n'échappera pas à notre visite cette fois.

Et tant pis si elle se mérite !!!

Vous nous voyez, là, dans la pente???

Mais ça valait le coup de crapahuter... Ça c'est de la grotte!!!!

Et quelle vue!!!

Mais les lois de la physique étant ce qu'elles sont, tout corps montant une pente, même chaotique, doit la redescendre tôt ou tard...

On dirait qu'ils montent mais je vous assure qu'ils sont en train de descendre... à reculons!!!

Dans ce royaume minéral, les murs de pierres sèches sont rois. L'histoire des margenes (murs/ bordures) des bancales (terrasses) qui occupent le moindre espace non rocheux des flancs des massifs montagneux de la région, semble avoir commencé très tôt, du temps des ibères et des maures, et avoir culminé autour du 17ème siècle lors du départ de ces derniers. A ce moment, de nombreuses familles pauvres espagnoles et majorquines ont occupé à leur tour ces terrains difficiles et développé encore plus cette agriculture de subsistance. Pendant longtemps, la maîtrise de la technique de fabrication des murs de pierres sèches a été largement partagée dans la plupart des familles, et a permis d'entretenir et de faire perdurer ces constructions, classées par l'Unesco au Patrimoine de l'Humanité fin novembre 2018. Mais que deviendront-elles dans un avenir où ce n'est plus l'apanage que de rares artisans?

Allez... Il n'y a pas que les pierres dans la vie. Il y a aussi les plantes et les fleurs...

Ce chou par exemple, qui n'est pas un chou, mais une euphorbe d'Irlande... et dont la vue déclenche aussitôt chez nos amis belges une étrange réaction : ils se mettent à ânonner une comptine orthographique de leurs années de primaire "Viens mon chou, mon bijou, sur mes genoux, jeter des cailloux à ce hibou plein de poux"

... ou ce bec-de-grue à feuilles de mauve, d'un rose particulièrement délicat

... et pourtant moins élégant et sophistiqué que cette ornithogale en ombelle...

ou moins décadent que cette psoralée bitumineuse. Mais où vont-ils chercher tout ça???

Le pompon de cette galerie de belles des champs (et des montagnes) revient à ce capuchon de moine déguisé en dindon (la faute à mardi gras sans doute...)

Mais de quoi parlons-nous ? Quel est le sujet de cette discussion animée et plutôt rigolote??? Pas moyen de s'en souvenir...

Ne te retourne pas Françoise... mais je crois qu'il y a une plante qui te suit...

Et si on rejoignait le plancher des vaches??? En route pour la descente via le Barranc del Pintor...

Le temps de photographier cette grotte étonnante qui évoque au choix une tête de mort, un casque spartiate ou Dark Vador...

.. et d'observer ces apprentis alpinistes en plein session de formation... Grand bien leur fasse...

... et nous arrivons au terme de cette rando de 10 kilomètres et 450 mètres de dénivelé, bouclée en 4 heures 20.

J'espère qu'à la prochaine sortie, le soleil n'attendra pas la fin pour se montrer... Aujourd'hui, ce n'était pas mardi gras mais mardi gris...

Et au fait, vous savez ce que disent les gens du nord (et certains belges...) quand ils voient un couple dont l'un est gros et l'autre maigre? "Voici le mardi gras et le mercredi des cendres" bien sûr...

A suivre ...