Sur les sentiers enneigés de l'Aitana
- catherineyautier1
- 21 janv.
- 7 min de lecture
Lundi 20 janvier, mais que diable faisaient-ils sur l'Aitana? Un lundi déjà, veille, qui plus est, d'une rando engagée de 17kms et 800m de dénivelé autour de Tormos??? Eh bien, c'est une bonne question, je vous remercie de me l'avoir posée et je vais vous répondre... Hier, c'est à dire dimanche, alerté par la prévision météo d'un mardi au mieux grisouille et au pire pluvieux, Henri-Claude a préféré reporter la rando officielle de Tormos au 28. Et a proposé aux participants de profiter d'un lundi qui s'annonçait radieux pour "mettre nos pas dans la neige" tombée en altitude en fin de semaine dernière. Mais où ??? L'Aitana, plus haut sommet de la région, tout blanc selon quelques photos aériennes de samedi, était un bon candidat. Et voilà comment et pourquoi, ce lundi matin, nous sommes cinq, sans doute les seuls qui n'avaient rien de mieux à faire, à nous diriger vers Font de Partegat à 1000 mètres d'altitude, point de départ de l'ascension de l'Aitana. Pleins d'espoir, car nous avons déjà aperçu au loin le sommet poudré de blanc...

Voilà le club des cinq du jour : Anne et Michel, Marina sans Hervé qui avait padel, et Henri-Claude et moi. Pas de neige sur le parking mais elle est bien là-haut, accrochée à la pente. Et le vent glacial qui nous cueille à la sortie des voitures nous garantit qu'elle n'est pas prête de fondre aux premiers rayons du soleil...

Un soleil qui prend déjà rendez-vous pour un peu plus tard et un petit peu plus haut.

Pour l'instant, comme Renaud, on marche à l'ombre...

en évitant les flaques glacées. La nuit a dû être sacrément fraîche...

Pas grave! On est chauds comme la braise, MO-TI-VÉS, MO-TI-VÉS !!! Et surtout, bien couverts....

Marina est à fond! Neige en vue !!!!! Bon... Va quand même falloir attendre un peu pour mettre ses pieds dedans...

Ça paraît incroyable quand on regarde autour de nous...

Tout ce vert et cette douceur méditerranéenne dans lesquels baignent la campagne et les montagnes environnantes.

Et pourtant, pas de doute, le chemin du passe de la Rabosa et son sentier botanique...

nous conduisent droit ou presque dans la poudreuse...

Moment magique d'alignement des planètes... Il ne manque plus que Starlink dans le ciel. Mais Elon et son copain n'ont pas encore racheté l'Aitana ! Gracias a Dios !!!!

Coucou Michel ! Si tu lèves les mains, c'est que tu as fini. On arrive!!!

Et à force de monter...

On y est... Gaffe, ça glisse!

Marina est aux anges. Mais où est Michel ? Parti tout schuss si ça se trouve... Ou alors il a eu la sagesse de sortir du cadre au dernier moment. Les selfies sont souvent cruels, même devant un paysage enneigé. J'aurais peut-être dû faire pareil...

Rien ne vaut une bonne vieille photo au bord d'un chemin qui ne résiste plus à la neige...

Allez! Une dernière... Faut pas abuser non plus. Mais Marina a insisté...

Les portraits c'est bien, mais n'oublions pas les paysages. Ce n'est pas demain la veille que nous les retrouverons peints en blanc comme ça...

Et puis le sommet nous attend. À la fois proche et lointain. Il va falloir contourner le massif par la gauche et franchir la passe de la Rabosa. Pas gagné avec cette neige de plus en plus présente et épaisse. Qu'allons-nous trouver plus haut???

Un marcheur et son chien pour commencer... Il a fait demi-tour. Trop de neige et trop seul. Serbo-croate en plus!!!! Vous le croyez ???? Et pourtant c'est vrai.

Duster nous fait une véritable fête. Prudente, Anne garde ses distances. Les chiens serbo-croates, c'est pas son truc. Les autres non plus d'ailleurs...

Et chacun reprend son chemin...

Non, ce n'est pas l'empreinte d'une soucoupe volante, même si, un jour comme aujourd'hui, nous ne sommes plus à une rencontre du 3ème type près... C'est un des 2 puits de neige du coin, bien placé mais qui ne devrait pas se remplir cette fois...

Vous le voyez, l'oeil de la forada qui nous regarde là-haut? Et le sentier enneigé qui grimpe en contournant le flanc un peu plus loin?

Nous aussi... Alors, on continue notre petit bonhomme de chemin vers le sommet.. Tandis que plus bas, le monde continue as usual...

Le sentier est bien marqué. Il a dû y passer un peu de monde ce week-end...

D'après Marina, il y a même des russes qui ont fêté un anniversaire dans la neige. C'est écrit en cyrillique "S dnem rozhdeniya", avec le point d'exclamation à la fin...

Et en dessous de nous, le second puits de neige se cache derrière un sapin.

Un peu trop bas. C'est ici qu'elle est la neige!!! C'est ici qu'on s'enrhume !!!

C'est ici qu'on fait tout d'ailleurs... Même réserver une table pour 5 dans un restaurant japonais d'Alicante. Henri-Claude n'arrête jamais...

Nous voilà au pied du chaos rocheux qui monte au Paso de la Rabosa. Ça craint!!! Nos héros vont-ils pouvoir continuer et atteindre le plateau et le sommet de l'Aitana?

Normalement, il devrait y avoir une coupure publicitaire à ce moment précis pour ménager le suspense et créer un vrai cliffhanger, comme dans toutes les bonnes séries. Surtout ici, alors que nous sommes littéralement suspendus à la falaise, en train de nous hisser sans crampons sur un sentier et des rochers couverts de neige gelée.

Mais sans plus attendre, voici la chaîne salvatrice qui conduit au passage final...

Là, j'ai coupé le son, sinon, vous entendriez la voix d'Henri-Claude : "range tes bâtons dans ton sac, tiens la chaîne...". Ça va pas être possible de faire les 2 choses en même temps. De toutes façons, j'ai 2 mains, une pour les bâtons et une pour la chaîne. Et le temps de dire ouf, je suis passée.

Anne, elle, a 4 jambes et 2 corps. Ça va, Anne???? Tu nous l'avais jamais fait, le coup du dédoublement... C'est magnifique!!! Mais un peu flippant tout de même... Ou alors, c'est le portable d'Henri-Claude qui a pris quelques gouttes du chupito que Marina a sorti de son sac avant d'entamer l'escalade...

La voilà, justement, Marina. On lui donnerait le bon dieu sans confession et pourtant son chupito est diabolique!!!!

Nous voilà au pied du mur. Ou plutôt de l'étroit passage de la Rabosa, surnommé par les anglo-saxons Fat man's agony, car, pour parler clair, il est grossophobe et laisse les gros à sa porte.

Waouh, ton portable a encore fait des siennes, mon chéri. J'ai toujours rêvé d'avoir de looooongues jambes, et c'est plus facile pour passer l'obstacle qui arrive, mais là, c'est un brin exagéré. On n'y croit pas...

Finalement, j'ai changé d'avis. Rends-moi mes jambes de joueuse de basket... Malgré la chaîne, le sol gelé n'offre aucun appui sûr. Mais qui est ce bel étranger qui me tend la main? Il s'appelle Rafa. Rafael, l'archange de la Bible soi-même? C'est tout comme... Il nous est tombé du ciel juste quand nous entamions la montée du Paso de la Rabosa et nous sauve la vie en nous hissant dans le goulot d'étranglement final.

Pas simple sur ce terrain... Même pour un montagnard expérimenté, comme lui...

Et même quand on doit soulever un poids plume comme Marina!!!

Ouf! Nous sommes passés. Merci Rafa!!! Dans le civil, pompier à Alicante. Décidément, cette journée est de plus en plus incroyable... et pourtant vraie! Kira est là aussi, son chien, ou plutôt celui de la brigade, dressé pour rechercher des victimes d'accidents en montagne, un épagneul breton, immortalisé un peu plus tard par Henri-Claude. Gentil et un peu trop appliqué à nous retrouver. Du coup, allant et venant dans nos pattes, ce qui ne facilite pas nos mouvements dans cette sortie de gorge un peu délicate. Mais puisqu'on te dit qu'on n'est pas perdus....

Au bout de la falaise, la forada nous regarde nous éloigner. Peut-être triste car c'est la première fois que nous passons sans aller la saluer et nous prendre en photos sous son arche. Mais il y a des limites à ce qu'on est prêts à risquer pour une bonne image aujourd'hui... Même Rafael ne s'y est pas frotté...

Nous avons atteint le plateau.

Et le plus dur est désormais derrière nous (pas comme Rafa, qui nous a quittés et cavale loin devant sur la falaise jusqu'au sommet).

Le plus dur, mais pas le plus beau... Vive le Puig Campana, sa dent creuse et la mer qu'on voit danser et même briller avec ses reflets d'argent...

Vous en revoulez??? En revoilà. De l'autre côté, cette fois, où l'on reconnaît au loin la silhouette éléphantesque et néanmoins si élégante du Montgo.

Et pourquoi pas, soyons fous, un panoramique à 180° bon poids?...

... avant de monter aux 1557m du sommet,

où nous retrouvons Kira, la chienne pompier, qui nous a précédés...

et Rafa, qui pensait s'offrir un instant de tranquillité avant de redescendre. Mais c'était sans compter avec Henri-Claude, bien décidé à faire plus ample connaissance avec son nouvel ami. Une ressource précieuse en montagne, qui pourrait servir de guide et nous faire découvrir de nouveaux parcours...

Dernier regard en arrière pour immortaliser la neige sur les installations militaires d'observation qui interdisent l'accès au véritable point culminant du massif.

Et nous redescendons nous mettre à l'abri du vent...

et poser nos fesses au sec pour un picnic bien mérité... et chaud!!! Quelle merveilleuse idée que cette soupe, Hervé, préparée en trop grande quantité pour ta petite femme, encore bouillante (la soupe, pas Marina, quoique...).

À peine le temps de digérer et nous voilà en route pour la crête d'en face où nous poursuivrons vers la gauche notre boucle de retour pendans encore 5 bons kilomètres.

Au fait, savez-vous que l'Aitana n'est pas la seule montagne sur laquelle la neige est tombée ces derniers jours? Voici une vue satellite qui montre que la Serrella, la Cumbre del Menejador et Montcabrer ont aussi reçu les faveurs du ciel.

Et pour ce qui est du Montcabrer, voilà la preuve en image et en live. Pas pour rien que la route des plus grands puits de neige de la région passe par la Sierra Mariola...

Mais c'est bien ici, sur notre sentier de l'Aitana, qu'on trouve le plus gros bonhomme de neige de la province d'Alicante... Marina s'en occupe...

Bye la cime et adios le plateau en pente à droite sur lequel nous avons cassé la croûte. Nous repartons vers le vert et la civilisation...

Vers la mer aussi, Bernia et le Penyon d'Ifach...

Le blanc s'efface peu à peu du paysage...

au fur et à mesure que nous perdons de l'altitude...

que la température remonte...

et que nous enlevons les couches superflues... Henri-Claude aurait préféré prendre une autre photo avant réenfilage de sweat. Mais Marina a dit "niet". Et quand c'est "niet" c'est "niet"!!!

Mais si tu veux, tu peux prendre une photos de mes pieds avant que je change de chaussures...

Car nous sommes revenus à notre point de départ, après un circuit de 10,6 kms, 575 m de dénivelé et 5h20 de rando picnic inclus. De la neige plein les yeux et la tête. Il est 14h30, l'heure où arrivent sur le parking des espagnols qui viennent voir le spectacle blanc de près et nous demandent par où passer pour ne pas avoir à monter trop haut.

Quant à nous, nous reviendrons d'ici quelques temps, quand les amandiers seront en fleurs...

En attendant, vive l'hiver et à suivre....
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